vendredi 16 octobre 2015

Ce que la nutritionniste en moi pense des galettes de Madame Labriski



Les galettes de Madame Labriski sont bien connues des internautes. Elles ont d’abord conquis le cœur des coureurs puis des individus à la recherche de galettes faites maison.

J’ai eu la chance de cuisiner avec Mériane Labrie (alias Madame Labriski) lors d’une soirée de socio-financement pour son site Internet.  J’ai ainsi pu approfondir ma réflexion à propos de ses fameuses galettes dont tout le monde parle. Voici donc l’opinion que j’en ai en tant que nutritionniste.


Sans sucre?

Non, les galettes de Madame Labriski ne sont pas « sans sucre ». Quand on sait à quel point une coureuse a besoin de glucides (dont les sucres qui fournissent l’énergie sous sa forme la plus rapidement métabolisée) on comprend que des galettes sans sucre seraient complètement inutiles pour une athlète d’endurance.

Ces galettes dont tout le monde parle sont toutefois sans sucre AJOUTÉ. Cela veut dire que la marathonienne sucre ses galettes à l’aide d’aliments qui contiennent du sucre naturellement.  En l’occurrence, elle a choisi pour ses recettes de la purée de dattes et de la compote de pommes.

En sucrant une recette avec un aliment naturellement sucré, on bénéficie non seulement du pouvoir sucrant et de l’énergie qui y sont associés, mais on profite également de tous les nutriments présents dans l’aliment naturellement sucré. Ces autres nutriments nous permettent de mieux combler nos besoins en vitamines et minéraux comparativement à un sucre raffiné, mais contribuent également à mieux absorber les nutriments.  

De plus, l’indice glycémique d’un aliment naturellement sucré (ici la purée de dattes ou la compote de pommes) est, règle générale, plus faible que celui des sucres ajoutés. Ainsi, il est probable que les galettes de Madame Labriski aient une charge glycémique plus faible et qu’elles fassent monter et descendre moins rapidement le taux de sucre dans le sang que si elles étaient sucrées à l’aide de sucre ajouté. Cela est très intéressant pour la santé et la population en général, mais sachez qu'un athlète d'endurance pourrait avoir avantage à consommer des aliments à indices glycémiques élevés (voir même avec du sucre ajouté) à certains moments stratégiques afin d'optimiser sa performance.

À noter qu'il n'y a aucun avantage à utiliser des "faux sucres" dans un contexte de nutrition sportive et que les galettes de Madame Labriski en sont totalement exemptes.


Sans gras?

Hormis les oméga-3 présents dans la graine de lin ou de chia et les matières grasses contenues dans le chocolat noir, les corps gras sont pratiquement absents des recettes de Madame Labriski. Pour que la chimie de la galette fasse son œuvre, elle remplace tantôt le gras par du yogourt nature, tantôt par de la compote de pommes.

L’avantage? On réduit la teneur en lipides, un nutriment que bon nombre de Nord-Américains consomment déjà abondamment. Aussi, les matières grasses ralentissent la vidange gastrique. Cela signifie que les repas ou collations riches en gras demeurent plus longtemps dans l’estomac avant de passer à la prochaine étape : le petit intestin. Pour un athlète d’endurance en pleine action, ce n’est pas très pratique de conserver longtemps la nourriture dans son estomac, car celle-ci aura tendance à « remonter » dans l’œsophage pendant l’effort et les sucres présents dans le repas prendront plus de temps à être digérés et devenir accessibles pour fournir de l’énergie.

Toutefois, il est important de comprendre que pour ces mêmes raisons, une galette qui contiendrait un peu de matières grasses serait encore plus rassasiante compte tenu qu’elle serait digérée un peu moins rapidement. Si on mange une galette en collation, qu'on ne court pas et qu’on n’a pas la tête en bas, cela n’est généralement pas un problème.


Santé?

Qualifier une recette  comme étant « santé » est relatif compte tenu que ce qui est sain et utile pour une personne ne l’est pas nécessairement pour une autre. Toutefois, étant faites maison, les galettes de Madame Labriski sont exemptes d’agents de conservation, de colorants et permettent de choisir des ingrédients qui conviennent à ceux qui les cuisinent. 

De plus, les recettes de Madame Labriski favorisent la variété. Madame Labriski encourage ses fans à découvrir des ingrédients. Elle suggère des possibilités de farines ou des substituts à d’autres ingrédients. On est intolérant à l’avoine (clin d’œil à moi-même car j’y suis intolérante)? Pourquoi ne pas prendre du Kamut ? On veut minimiser notre consommation d’OGM ou de pesticides? On opte tout simplement pour des farines bio. Envie de plus de fibres? On met des graines de chia ou de la graine de lin selon ce qu’on a sous la main. On est intolérant au lactose ou on trouve qu’on consomme déjà nos portions de produits laitiers? On choisit du lait additionné de lactase ou on diversifie nos recettes en cuisinant avec du breuvage de soya, de riz, d’amandes ou de cajous.

À mon avis, les recettes de Madame Labriski sont même bonnes pour la santé mentale (!). Elles laissent place au lâcher prise. Pas besoin de les suivre à la lettre. Après tout, il ne s'agit pas de pâtisserie fine, mais de galettes. Les recettes nous guident dans les proportions tout en laissant place à l’improvisation. En ce sens, elles permettent de laisser libre cours à son imagination et de prendre confiance en soi dans la cuisine.

Ainsi, pour toutes ces raisons, on peut certainement dire que les galettes de Madame Labriski possèdent des atouts très intéressants pour la santé.


La technique

Cuisiner au poids

Wow, wow et rewow ! J’avais beau savoir qu’on pouvait cuisiner au poids, je n’en avais pas perçu tous les avantages avant de cuisiner avec Madame Labriski! Pour moi, cuisiner au poids était une méthode européenne de cuisiner avec plus de précision. Très utile, par exemple, en pâtisserie. Maintenant, je vois la cuisine au poids comme une façon de cuisiner plus vite et de salir moins mon comptoir et de la vaisselle! 

Comment on s'y prend?

On dépose un « cul-de-poule » (un bol) sur une petite balance électronique, on met de la farine jusqu’à ce qu’on atteigne le bon nombre de gramme, on tare (c’est-à-dire; on remet la balance à zéro), puis on met de la purée de dattes jusqu’à ce qu’on atteigne le bon nombre de grammes et ainsi de suite. Vous comprenez qu’on évite ainsi d’utiliser des tasses à mesurer, des cuillères, etc. et d’échapper un surplus d’ingrédients sur le comptoir. C’est tout simplement GÉ-NI-AL!

Simplicité

Toutes les recettes de Madame Labriski peuvent être cuisinées au poids, cuisent en environ 15 minutes à 350F.  Toutes les recettes de Madame Labriski peuvent être sucrées à partir de purée de dattes. Sur son blogue, Mériane Labrie explique comment confectionner de la purée de dattes (essentiellement on réhydrate des dattes coupées en morceaux dans une petite casserole). Avec Madame Labriski, cuisiner des galettes, c’est simple en titiski!


Tendance?

Oui, il n'y a pas de doute, elle est tendance la Madame. Elle accroche le consommateur avec des recettes qui répondent aux demandes actuelles : des recettes de barres, de muffins,  de « cakes » (du genre : pain aux bananes), sans gluten, sans noix, sans œufs, sans produits laitiers, cuisinées sur un tapis à cuisson ou dans une tasse; il y en a pour tous les goûts.

Oui, Madame Labriski a des idées à revendre. Elle aurait facilement pu lancer une agence d’idéation (haha!) plutôt que de faire dans la galette.


Conclusion

En somme, de par leur simplicité, leur facilité d’exécution et leurs multiples attraits nutritionnels, les recettes de galettes de Madame Labriski permettront certainement à beaucoup de personnes de renouer avec la cuisine malgré un horaire chargé par le travail, la vie familiale et/ou l’entraînement.


Après Monsieur Christie qui faisait de bons biscuits (vous vous rappelez le slogan?), on dit : merci Madame Labriski pour vos galettes pleines d’énergie! 


© Nadine Bonneville 2015

2 commentaires:

  1. J'aimerais que Mme Labriski donne les valeurs nutritives dans chacune de ces reçettes. Une personne diabêtique peur-elle manger cesfalettes LabriskiZ.

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  2. C'est important de le rappeler, car il y en a déjà beaucoup trop dans la nourriture pour que nous en rajoutions une couche. Avant je sucrais également mon café, mais maintenant je ne le fais plus. J'ai également remplacé le sucre en poudre que je mettais dans mon yaourt nature par du miel que j'achète directement chez un apiculteur. Dès que je peux, j'essaye de le limiter au maximum

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