Les
galettes de Madame Labriski sont bien connues des internautes. Elles ont
d’abord conquis le cœur des coureurs puis des individus à la recherche de
galettes faites maison.
J’ai eu
la chance de cuisiner avec Mériane Labrie (alias Madame Labriski) lors d’une
soirée de socio-financement pour son site Internet. J’ai ainsi pu approfondir ma réflexion à
propos de ses fameuses galettes dont tout le monde parle. Voici donc l’opinion
que j’en ai en tant que nutritionniste.
Sans sucre?
Non, les
galettes de Madame Labriski ne sont pas « sans sucre ». Quand on sait
à quel point une coureuse a besoin de glucides (dont les sucres qui fournissent
l’énergie sous sa forme la plus rapidement métabolisée) on comprend que des galettes
sans sucre seraient complètement inutiles pour une athlète d’endurance.
Ces
galettes dont tout le monde parle sont toutefois sans sucre AJOUTÉ. Cela veut
dire que la marathonienne sucre ses galettes à l’aide d’aliments qui contiennent
du sucre naturellement. En l’occurrence,
elle a choisi pour ses recettes de la purée de dattes et de la compote de
pommes.
En
sucrant une recette avec un aliment naturellement sucré, on bénéficie non
seulement du pouvoir sucrant et de l’énergie qui y sont associés, mais on
profite également de tous les nutriments présents dans l’aliment naturellement
sucré. Ces autres nutriments nous permettent de mieux combler nos besoins en
vitamines et minéraux comparativement à un sucre raffiné, mais contribuent
également à mieux absorber les nutriments.
De plus, l’indice glycémique d’un aliment naturellement sucré (ici la purée de dattes ou la compote de pommes) est, règle
générale, plus faible que celui des sucres ajoutés. Ainsi, il est probable que
les galettes de Madame Labriski aient une charge glycémique plus faible et qu’elles fassent monter et descendre moins rapidement le taux de sucre dans le sang que si
elles étaient sucrées à l’aide de sucre ajouté. Cela est très intéressant pour
la santé et la population en général, mais sachez qu'un athlète d'endurance pourrait avoir avantage à
consommer des aliments à indices glycémiques élevés (voir même avec du sucre ajouté) à certains moments stratégiques afin d'optimiser sa performance.
À noter qu'il n'y a aucun avantage à utiliser des "faux sucres" dans un contexte de nutrition sportive et que les galettes de Madame Labriski en sont totalement exemptes.
Sans gras?
Hormis
les oméga-3 présents dans la graine de lin ou de chia et les matières grasses
contenues dans le chocolat noir, les corps gras sont pratiquement absents des recettes
de Madame Labriski. Pour que la chimie de la galette fasse son œuvre, elle remplace
tantôt le gras par du yogourt nature, tantôt par de la compote de pommes.
L’avantage?
On réduit la teneur en lipides, un nutriment que bon nombre de Nord-Américains
consomment déjà abondamment. Aussi, les matières grasses ralentissent la
vidange gastrique. Cela signifie que les repas ou collations riches en gras
demeurent plus longtemps dans l’estomac avant de passer à la prochaine étape : le petit intestin. Pour un
athlète d’endurance en pleine action, ce n’est pas très pratique de conserver longtemps
la nourriture dans son estomac, car celle-ci aura tendance à
« remonter » dans l’œsophage pendant l’effort et les sucres présents
dans le repas prendront plus de temps à être digérés et devenir accessibles pour
fournir de l’énergie.
Toutefois,
il est important de comprendre que pour ces mêmes raisons, une galette qui
contiendrait un peu de matières grasses serait encore plus rassasiante compte
tenu qu’elle serait digérée un peu moins rapidement. Si on mange une galette en collation, qu'on ne court pas et
qu’on n’a pas la tête en bas, cela n’est généralement pas un problème.
Santé?
Qualifier
une recette comme étant
« santé » est relatif compte tenu que ce qui est
sain et utile pour une personne ne l’est pas nécessairement pour une autre.
Toutefois, étant faites maison, les galettes de Madame Labriski sont exemptes
d’agents de conservation, de colorants et permettent de choisir des ingrédients
qui conviennent à ceux qui les cuisinent.
De plus,
les recettes de Madame Labriski favorisent la variété. Madame Labriski
encourage ses fans à découvrir des ingrédients. Elle suggère des
possibilités de farines ou des substituts à d’autres ingrédients. On est intolérant
à l’avoine (clin d’œil à moi-même car j’y suis intolérante)? Pourquoi ne pas prendre du Kamut ? On veut minimiser
notre consommation d’OGM ou de pesticides? On opte tout simplement pour des
farines bio. Envie de plus de fibres? On met des graines de chia ou de la
graine de lin selon ce qu’on a sous la main. On est intolérant au lactose ou on
trouve qu’on consomme déjà nos portions de produits laitiers? On choisit du
lait additionné de lactase ou on diversifie nos recettes en cuisinant avec du
breuvage de soya, de riz, d’amandes ou de cajous.
À mon
avis, les recettes de Madame Labriski sont même bonnes pour la santé mentale
(!). Elles laissent place au lâcher prise. Pas besoin de les suivre à la
lettre. Après tout, il ne s'agit pas de pâtisserie fine, mais de galettes. Les recettes nous guident dans les proportions tout en laissant place à l’improvisation. En ce
sens, elles permettent de laisser libre cours à son imagination et de prendre
confiance en soi dans la cuisine.
Ainsi, pour
toutes ces raisons, on peut certainement dire que les galettes de Madame
Labriski possèdent des atouts très intéressants pour la santé.
La technique
Cuisiner au poids
Wow, wow
et rewow ! J’avais beau savoir qu’on pouvait cuisiner au poids, je n’en avais
pas perçu tous les avantages avant de cuisiner avec Madame Labriski! Pour moi,
cuisiner au poids était une méthode européenne de cuisiner avec plus de
précision. Très utile, par exemple, en pâtisserie. Maintenant, je vois la
cuisine au poids comme une façon de cuisiner plus vite et de salir moins mon
comptoir et de la vaisselle!
Comment on s'y prend?
On
dépose un « cul-de-poule » (un bol) sur une petite balance
électronique, on met de la farine jusqu’à ce qu’on atteigne le bon nombre de
gramme, on tare (c’est-à-dire; on remet la balance à zéro), puis on met de la
purée de dattes jusqu’à ce qu’on atteigne le bon nombre de grammes et ainsi de
suite. Vous comprenez qu’on évite ainsi d’utiliser des tasses à mesurer, des
cuillères, etc. et d’échapper un surplus d’ingrédients sur le comptoir. C’est
tout simplement GÉ-NI-AL!
Simplicité
Toutes
les recettes de Madame Labriski peuvent être cuisinées au poids, cuisent en
environ 15 minutes à 350⁰F.
Toutes les recettes de Madame Labriski peuvent être sucrées à partir de
purée de dattes. Sur son blogue, Mériane Labrie explique comment confectionner
de la purée de dattes (essentiellement on réhydrate des dattes coupées en
morceaux dans une petite casserole). Avec Madame Labriski, cuisiner des
galettes, c’est simple en titiski!
Tendance?
Oui, il n'y a pas de doute, elle est tendance la Madame. Elle accroche le consommateur avec des recettes
qui répondent aux demandes actuelles : des recettes de barres, de
muffins, de « cakes » (du
genre : pain aux bananes), sans gluten, sans noix, sans œufs, sans
produits laitiers, cuisinées sur un tapis à cuisson ou dans une tasse; il y en
a pour tous les goûts.
Oui, Madame
Labriski a des idées à revendre. Elle aurait facilement pu lancer une agence d’idéation (haha!) plutôt que de faire dans la galette.
Conclusion
En
somme, de par leur simplicité, leur facilité d’exécution et leurs multiples
attraits nutritionnels, les recettes de galettes de Madame Labriski permettront
certainement à beaucoup de personnes de renouer avec la cuisine malgré un
horaire chargé par le travail, la vie familiale et/ou l’entraînement.
Après Monsieur Christie qui faisait de bons biscuits (vous vous rappelez le slogan?),
on dit : merci Madame Labriski pour vos galettes pleines d’énergie!
© Nadine Bonneville 2015
© Nadine Bonneville 2015
J'aimerais que Mme Labriski donne les valeurs nutritives dans chacune de ces reçettes. Une personne diabêtique peur-elle manger cesfalettes LabriskiZ.
RépondreEffacerC'est important de le rappeler, car il y en a déjà beaucoup trop dans la nourriture pour que nous en rajoutions une couche. Avant je sucrais également mon café, mais maintenant je ne le fais plus. J'ai également remplacé le sucre en poudre que je mettais dans mon yaourt nature par du miel que j'achète directement chez un apiculteur. Dès que je peux, j'essaye de le limiter au maximum
RépondreEffacer